Le travail

Définitions

Le travail est souvent associé à un métier, une rémunération, une utilité sociale. Il permet de faire vivre les individus et de leur donner une place dans la société. C’est à la fois une obligation sociale et une contrainte. Le travail est aussi une punition divine, suite à un péché d’Adam et d’Eve.

Le travail : l’action de transformer un matériau, et le résultat de cette activité.

Etymologiquement, « travail » vient du latin tripalium, signifiant « travail », mais aussi… « torture » !

Est-ce donc si terrible, de travailler ? Ne faut-il pas s’en dispenser ? Ou au contraire, est-ce ce qui fait de nous des hommes ?

Faut-il travailler ?

Hegel : le travail est subi par celui qui l’exerce, puisque cela n’est pas un moment plaisant ni agréable, cela peut même être physiquement et mentalement éprouvant. Mais mieux vaut travailler que rester oisif, parce que le travail forme celui qui s’y adonne, aussi bien d’un point de vue intellectuel, que manuel ou encore physique. Au contraire, celui qui ne travaille pas devient paresseux. Le travail permet d’atteindre la connaissance, et paradoxalement le maître qui a des esclaves travaillant pour lui dépend de ceux-ci, plus que ces derniers ne dépendent de lui : parce qu’il a besoin de leurs compétences.

 

Kant : le travail est bénéfique et positif pour l’homme. Cela lui permet de ne pas rester paresseux, puisqu’au contraire, il en fait un devoir, donc cela le rend meilleur du point de vue de la morale. 

Adam Smith : le travail apprend à l’homme à vivre en société, puisqu’un homme ne peut pas remplir toutes les tâches de toutes les professions tout seul. Il est obligé de travailler avec d’autres parce que la coopération est nécessaire. C’est ce qu’il appelle la division du travail.

Le travail est-il constitutif de notre humanité ?

Marx définit l’outil comme « chose ou ensemble de choses que l’homme interpose entre lui et l’objet de son travail en tant que conducteur de son action. » L’outil permet donc à l’homme de transformer la nature, il lui permet donc de travailler. Ce qui fait de l’homme un homme, c’est le fait qu’il transforme la nature par le biais d’instruments qu’il a inventés, et non en se servant de parties de son corps comme instruments. Enfin, le travail est aussi le résultat d’une intention consciente : l’homme prévisualise ce qu’il veut construire ou créer, alors que l’animal le fait instinctivement, sans en avoir l’intention.

Pourtant, souligne Marx, le travail peut aussi déshumaniser : lorsque l’ouvrier est déconsidéré, réduit à un élément d’une chaîne, à un mécanisme, à un simple moyen de s’enrichir. A ce titre, nous pouvons penser au travail à la chaîne !

L'art est-il un travail ?

Pour Karl Marx, art et travail ont un lien très fort puisqu’ils sont tous deux des manifestations de la culture. Le travail humain implique la transformation de la nature à partir d’une idée préconçue et l’art est une production, transformation de la nature. 

Rappel : la nature, c’est ce qui existe indépendamment de l’action de l’homme. La culture, c’est ce qui a subi une transformation suite à l’action humaine !

Gaston Berger : « l’homme, cet animal technique » : pas d’opposition entre culture et technique, la technique n’est pas le propre de la science, elle se manifeste dans l’art et le travail, dans toute action humaine. « Il n’y a point de création sans technique » : l’art est aussi un travail.

Alain : il ne faut pas distinguer l’artiste de l’artisan, parce que même si l’œuvre n’a pas de but utilitaire, l’artiste est un artisan, c’est-à-dire un travailleur ancré dans la réalité et développant des savoir-faire. L’art est un travail dans la mesure où il implique l’intelligence technique de l’homme !

 

Hannah Arendt : le travail satisfait des besoins vitaux, contrairement à l’art. C’est un critère qui permet de les distinguer. De plus, le produit du travail est voué à la consommation ou à la destruction, or l’art est immortel, non consommable, et à ne pas détruire. L’artiste créant une oeuvre est libre, puisque comme cette oeuvre ne sera pas consommée, l’art libère celui qui le pratique des tâches répétitives imposées.

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