L’Etat

Définitions

L’Etat : institution juridique unifiant et organisant une société sur un territoire. C’est un pouvoir permanent et pour tous. Pour Max Weber, l’Etat est la « domination légale et rationnelle ». 

Le pouvoir

    • exécutif : autorité chargée de faire appliquer les lois, de gérer les affaires courantes de l’Etat ;
    • législatif : autorité chargée d’édicter les lois ;
    • judiciaire : autorité chargée de vérifier le bon respect des lois et de sanctionner les manquements.

La démocratie : régime politique qui se caractérise par la séparation des trois pouvoirs, et par le fait que le pouvoir provient du peuple (comme le rappelle l’étymologie grecque demos kratos, le pouvoir au peuple) : c’est lui qui choisit son représentant grâce au vote.

Finalités et légitimité de l'Etat

Pour Hobbes, l’Etat est une puissance artificielle, toute puissante, créée par l’homme pour sa défense. Donc c’est une institution qui n’est pas innée (naturelle), qui a tous les pouvoirs et qui est nécessaire pour protéger chacun. En effet, l’état de nature (l’homme vivant sans société, sans loi, sans civilisation) est un état de guerre permanent : « l’homme est un loup pour l’homme » parce que c’est la loi du plus fort qui règne. En revanche, grâce à l’état de société, la paix est possible puisque tous les hommes se soumettent au pouvoir en place. L’autorité de l’Etat protège et préserve la société : « sans le glaive, les pactes ne sont que des mots. » Il faut donc retenir de la pensée de Hobbes que l’Etat est légitime et nécessaire, puisqu’il a pour but d’éviter la guerre de tous contre tous, et de pacifier la société.

Mais le modèle proposé par Hobbes a des limites. En effet, il n’y a pas de réversibilité possible : l’individu qui cède tous ses droits et ses libertés à l’Etat ne peut les récupérer. Cela peut encourager le despotisme, et si l’Etat est despotique, il n’est pas possible de sortir de ce totalitarisme puisqu’il n’y a aucune autorité suffisamment puissante pour la renverser.

Rousseau s’oppose au point de vue de Hobbes. En effet, pour lui, l’état de nature (c’est-à-dire la vie de l’homme hors de la société, hors de l’Etat) est le modèle à suivre parce que l’homme est naturellement bon et bienveillant, c’est la société qui le corrompt. En d’autres termes, c’est l’Etat et les lois imposées qui le rendent mauvais !

Rousseau propose d’établir un contrat social entre les hommes : chacun cède sa liberté et ses droits à la communauté, mais cela doit être réciproque, afin de composer un seul et même corps dont chacun des membres a le même poids.

La politique : par qui et pour qui ?

Aristote : « l’homme est un animal politique », la cité est l’aboutissement d’un processus spontané d’union des hommes entre eux pour former une société. Le langage prouve que l’homme a une prédisposition politique, parce qu’il permet la compréhension, la discussion, la vie en société. La politique ne présuppose pas de compétence particulière, tout le monde peut gouverner.

Platon : la politique nécessite des compétences particulières, pas tout le monde peut gouverner ! Platon s’oppose au principe de démocratie (demos = le peuple, kratos = le pouvoir ; le pouvoir au peuple). Pour lui, on ne peut pas donner le pouvoir à n’importe qui, parce que les personnes les mieux disposées à gouverner sont les philosophes. C’est la thèse des philosophes rois : les philosophes doivent être à la tête de l’Etat, puisqu’ils prendront les décisions en vue du bien commun, et non de leur intérêt personnel.

Peut-on se révolter contre un Etat injuste ?

Thoreau : « Si la machine gouvernementale veut faire de nous l’instrument de l’injustice envers notre prochain, alors je vous le dis, enfreignez la loi. Que votre vie soit un contre-frottement pour stopper la machine. Il faut que je veille, en tout cas, à ne pas me prêter au mal que je condamne. » 

Pour Thoreau, il ne faut pas mener une révolution en cas d’injustice, mais refuser de se soumettre au pouvoir injuste, à la loi injuste. C’est la désobéissance civile. D’ailleurs, afin de montrer qu’il s’érigeait contre l’esclavage, Thoreau refuse de payer un impôt et passe pour cela une nuit en prison. Pour lui, la désobéissance civile n’est pas seulement un droit, c’est un devoir moral du citoyen.

Locke : si les lois sont injustes, le peuple a le droit de se révolter contre le pouvoir législatif au nom de ses droits naturels. C’est un droit non-négociable et non-supprimable, en cas de pouvoir arbitraire et absolu, mauvais, qui irait contre les libertés du peuple. Parce qu’en effet, les lois sont faites pour le peuple, pour préserver ses libertés, alors il peut se rebeller si elles les entravent.

« La communauté conserve perpétuellement le pouvoir suprême d’assurer son salut contre les desseins et les entreprises de quiconque – fût-ce de ses législateurs – serait assez fou ou assez mauvais pour concevoir ou mettre en œuvre des desseins contre les libertés et les propriétés du peuple. […] Dès lors, chaque fois que quelqu’un tentera de les réduire à une telle condition d’esclave, ils conserveront toujours le droit de préserver ce dont ils n’ont pas le pouvoir de se départir, et de se débarrasser de ceux qui violent cette loi fondamentale sacrée et inaltérable de la préservation de soi, qu’ils ont justement voulu assurer en entrant en société. »

Sujets type bac corrigés

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