La nature

Définitions

Nature : ce qui n’est pas fabriqué, pas transformé, pas créé par l’homme, ce qui préexiste sans lui. Milieu naturel dans lequel se développe la vie. Etymologie : le terme grec phusis, qui a donné « physique ». 

Culture : l’ensemble de ce qui a été transformé, modifié, créé par l’homme.

La nature humaine : ce qui constitue l’homme, l’essence de l’humanité.

La physique : science étudiant les propriétés de la matière et établissant les lois qui régissent les phénomènes observables.

Aux origines de la nature...

Platon, dans son oeuvre Protagoras, va présenter le mythe de Prométhée : Epiméthée donne aux animaux des caractéristiques comme des griffes, des crocs, mais il ne reste plus rien aux hommes. Alors Prométhée va voler le feu aux dieux pour le leur donner. Donc l’homme est naturellement faible, fragile, et a besoin d’une aide, d’un soutien pour survivre. C’est ce que représente le feu, qui leur permet de maîtriser et de transformer la nature : le cru peut être cuit, le feu peut aider à la création d’armes, etc. Sans la technique rendue possible par le feu, l’homme ne parviendrait pas à survivre ni à se protéger.

Lucrèce, dans son oeuvre De la nature des choses, va tenter de prouver que la nature peut être expliquée grâce à la raison. Autrement dit les dieux n’ont pas tout créé : il faut rassurer les hommes en leur montrant qu’ils peuvent avoir une certaine connaissance de la nature, tout ne découle pas des dieux.

C’est à mettre en lien avec les Epicuriens qui croient en l’existence des dieux mais pas des mythes. Pour eux, ce ne sont pas les dieux qui ont tout inventé, tout créé, la nature a une existence indépendante de la création divine, les maux ne sont pas des châtiments divins mais simplement la preuve que la nature n’est pas pensée pour l’homme, c’est à lui de s’adapter à elle et à ses aléas en la transformant.

Aristote : la nature ne fait rien au hasard, rien sans raison. Si quelque chose n’est pas réussi, ce n’est pas à cause de la nature, elle ne l’a pas voulu ainsi, mais c’est un aléa dû au hasard. Tout ne se passe pas forcément comme elle en a l’intention !

L'homme peut-il connaître la nature ?

Connaître la nature en connaissant ses lois : Descartes, les vérités mathématiques sont reliées au divin car elles ont été établies par Dieu. Les lois de la nature sont des lois mathématiques donc des vérités puisqu’elles découlent de Dieu. D’où le fait que la nature n’ait aucune faille. Mais si l’homme pense qu’elle en a, cela montre simplement qu’il l’interprète mal ou qu’il connaît mal l’ordre des choses. 

La connaissance de la physique peut « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. » Descartes insiste sur l’importance de la pratique : il faut manipuler les objets scientifiques et naturels afin de les comprendre et de savoir les expliquer, pour pouvoir dominer la nature. Il faut donc diffuser ces connaissances pour les rendre accessibles à tous, mais pas toutes : certaines doivent être gardées secrètes si elles vont contre la politique ou contre la religion et donc si elles peuvent attirer des problèmes au scientifique. Cela n’est pas sans rappeler la condamnation de Galilée suite à sa théorie sur l’héliocentrisme !

L'homme et la nature : incompréhension et conflit ?

Pourtant, l‘homme ne peut pas tout connaître de la nature, il est sa propre limite. En effet, sa connaissance est limitée à lui-même : il ne peut connaître de la nature que ce qu’il est capable de mesurer, de percevoir. La nature est infiniment plus grande que l’homme, qui dispose de moyens tout de même réduits pour l’étudier. 

John Stuart Mill met en relief le fait que l’homme et la nature sont plus souvent en opposition qu’en harmonie. C’est pourquoi quand l’homme réussit à dominer la nature, à la faire ployer pour en tirer quelque chose, cela doit être admiré puisque c’est un exploit : « l’homme mérite d’être applaudi quand ce peu qu’il obtient dépasse ce qu’on pouvait espérer de sa faiblesse physique comparée à ces forces gigantesques. » Ce faisant, l’auteur établit la supériorité de la nature sur l’homme, et la faiblesse de l’homme comparée à la puissance de la nature !

Danger de la domination de la nature : perdre sa nature humaine. C’est un risque souligné par Rousseau, qui met en valeur le fait que l’usage démesuré de la technique rend l’homme dépendant de celle-ci. Il en perd donc sa nature humaine et devient faible, perd sa liberté, puisqu’alors qu’à l’état de nature il était capable de bien vivre sans artifice, lorsqu’il cède aux inventions techniques, il ne peut plus vivre sans ! La technique, qui permet à l’homme la sortie de l’état de nature, le condamne donc à la perte de sa liberté et de son bonheur.

Enfin, petit rappel : l’homme fait partie de la nature, il ne peut donc y avoir de rupture entre lui et la nature sans conséquences graves ! S’il la traite mal, alors il le subira également. C’est ce que l’on constate tous les jours avec le réchauffement climatique, entre autres : l’homme n’a pas assez pris soin de la nature, il ne s’est concentré que sur la technique, sans penser aux conséquences des progrès. Et il le payera très cher : violentes intempéries, catastrophes climatiques, fonte de la banquise… Il faut donc faire attention à notre usage de la technique qui ne doit pas impacter négativement la nature, ni les générations futures, comme le souligne Hans Jonas (voir le cours sur la technique).

Sujets type bac corrigés

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