La vérité : adéquation entre nos jugements et la réalité, elle est objective et universelle.
Le scepticisme : doute hyperbolique, exagéré, douter de tout.
Le syllogisme : raisonnement consistant à mettre en parallèle une proposition avec une autre, et à tirer une conclusion. Cette conclusion peut s’avérer erronée si la première proposition est fausse. Exemple : « tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme donc Socrate est mortel. »
Comment atteindre la vérité ?
Pour Aristote, on peut atteindre ou en tout cas se diriger vers la vérité si on respecte trois critères : le principe d’identité, de non-contradiction, et de tiers exclu. Cela signifie qu’une chose ne peut pas être autre chose à la fois, qu’une chose ne peut pas posséder deux caractéristiques contraires qui se contredisent, et que deux propositions contradictoires ne peuvent pas être vraies ou fausses en même temps. Par exemple, un homme ne peut pas être un loup, et un homme ne peut pas être petit et grand à la fois : « Il est impossible qu’un même attribut appartienne et n’appartienne pas en même temps et sous le même rapport à une même chose ».
Platon, « l’allégorie de la caverne ». C’est un texte imagé, très connu, dans lequel Platon explique comment atteindre la vérité. Dans ce texte, des prisonniers se trouvent dans une caverne. Ils sont le symbole de la condition humaine. La caverne symbolise l’étroitesse d’esprit, et les chaînes attachées aux hommes les empêchent de prendre du recul. L’apprentissage de la philosophie est une libération contraignante, douloureuse, mais qui permet de découvrir la réalité. Le philosophe force à regarder la vérité en face. Et ce n’est qu’en philosophant qu’on sort de la caverne pour atteindre cette vérité !
Pour Socrate, l’ignorant pense tout savoir, alors que le savant sait qu’il existe une infinité de choses qui le dépasse. La recherche de la vérité suppose de mettre en doute nos croyances spontanées. Celui qui pense avoir atteint la vérité en toutes choses est en réalité un ignorant : le savant sait que cela est impossible. Cela n’est d’ailleurs pas sans rappeler Pascal : « la dernière démarche de la raison est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent. » Cela signifie que l’aboutissement de la raison, sa plus haute forme, consiste à reconnaître ses limites. Elle ne peut pas atteindre toutes les vérités et doit rester modestes : certaines vérités qui la dépassent resteront pour elle un mystère, ou une hypothèse.
Le doute permet-il d'atteindre la vérité ?
Pour Alain, il y a deux doutes :
- Le « doute triste » : on s’est ou a été trompé, doute forcé qui naît d’un état de faiblesse de la part de celui qui doute,
- et le doute qui examine un état de l’esprit : c’est « le sel de l’esprit », c’est-à-dire qu’on examine sans préjugés afin d’atteindre la vérité.
Alain invite donc à douter pour examiner un état de l’esprit, de la raison : ce n’est pas une faiblesse, mais au contraire c’est une force parce que cette forme de doute permet à l’individu de rejeter les opinions pouvant induire en erreur et éloigner de la vérité.
Descartes veut éradiquer toutes ses anciennes opinions non fondées, non certaines. Seule la raison peut conduire la science vers la vérité alors il faut rejeter tout fondement incertain de la connaissance, toute opinion qui va contre la vérité. C’est pourquoi il faut douter de toute opinion et de toute incertitude : c’est le doute méthodique.
Pourtant, le doute contient quand même un risque… Si nous souhaitons sans cesse vérifier tout ce qui est établi, toutes nos connaissances, nous sommes condamnés à constamment remonter vers les causes premières. Sauf qu’arrive un moment où l’esprit humain atteint ses limites : il ne peut pas tout prouver, tout connaître ! Donc tout remettre en question risquerait de nous éloigner de la vérité au lieu de nous en rapprocher. C’est pourquoi, pour Wittgenstein, le doute peut faire obstacle à la recherche de la vérité, parce qu’il est impossible de vérifier les fondements de toutes nos croyances. Par exemple, il faudrait pour ce faire remonter aux origines du monde, mais il est impossible de vérifier la théorie du Big Bang !
Sextus Empiricus s’inscrit dans la même perspective : il est impossible d’assurer une vérité certaine, les opinions sont contradictoires, douter revient à régresser à l’infini, la recherche de la vérité doit se passer du doute sceptique, il ne faut pas douter de tout.
La vérité est-elle relative ?
Dans son oeuvre le Théétète, Platon va donner la parole à Socrate. Ce dernier va critiquer la conception qu’a Protagoras de la vérité. Pour Protagoras, la vérité est relative. Cela signifie que chaque être vivant qui a la perception et la sensation accède à la vérité, une vérité qui lui est propre et subjective. Protagoras met en valeur le fait que sensation et perception engendrent une connaissance, une vérité, justes et subjectives. Autrement dit, il n’y aurait pas une seule vérité objective, mais autant de vérités qu’il y a d’être vivants : chacun a son opinion, et son opinion est vraie. Mais Socrate va venir dénoncer cette conception de Protagoras, en la ridiculisant. Voici les objections qu’il propose :
- Si sensation/perception engendrent une connaissance, alors l’homme n’est pas à la mesure de toutes choses, ce peut être le babouin ou le porc qui peuvent mesurer le monde !
- Protagoras se place en tant qu’enseignant, comme sage. Sauf qu’un enseignant, par définition, détient des vérités qu’il va transmettre à ses élèves. Donc il se contredit, puisque sa conception de la vérité implique qu’elle est relative et que chacun a la sienne, qui ne peut être réfutée, et personne ne va abandonner ses conceptions pour rejoindre celle d’autrui !
- Tout dialogue serait inutile, puisque chacun aurait raison, tout en ayant une opinion différente de celle des autres.
La vérité est-elle relative à une époque ? La science est évolutive : Thomas Kuhn le souligne, certaines théories établies comme vraies sont prouvées fausses des années, des siècles plus tard, parce que les moyens scientifiques et techniques ont évolué donc l’homme est capable de perfectionner et de peaufiner ses expériences. Les révolutions scientifiques permettent à la science de progresser en mettant en relief les erreurs passées et en les corrigeant. Mais cela pose un problème : la vérité en sciences dépendrait de l’époque, parce qu’une théorie scientifique prouvée comme étant vraie pourra être prouvée comme étant fausse plus tard.