Le travail au brouillon
On commence toujours par lire le texte plusieurs fois, pour être sûr de bien le comprendre. Si au bout de plusieurs lectures, j’ai encore quelques difficultés, j’essaye de repérer le thème du texte, et la thèse de l’auteur.
Puis, tout comme pour un commentaire de texte en français, je vais analyser le texte de manière linéaire, c’est-à-dire phrase par phrase, en suivant l’ordre du texte. Attention ! L’explication de texte philosophique ne doit pas mettre en valeur les mêmes analyses qu’un commentaire de texte littéraire. Pour expliquer un texte philosophique, je dois faire comme si mon analyse s’adressait à un enfant de 6 ans : je dois faire en sorte de lui expliquer, expliciter, tout ce qui peut être complexe pour lui, tout ce qui peut faire obstacle à sa compréhension.
Que commenter, qu'analyser ?
- Reformuler, avec mes propres mots, les phrases compliquées,
- Définir, avec mes propres mots, les termes qui semblent complexes/poser problème,
- Trouver les sous-entendus de l’auteur,
- Mettre à jour la structure argumentative : distinguer la thèse, l’argument, l’exemple, montrer comment se construit son argumentation (le philosophe mentionne-t-il la thèse adverse pour mieux la déconstruire, en quoi ses exemples illustrent-ils ses propos, comment justifie-t-il sa thèse ?),
- Ce n’est pas parce que c’est un philosophe qui l’a dit que je n’ai pas le droit de trouver des limites à ses idées : je peux nuancer ses propos, trouver des contre-arguments pour montrer que ses idées peuvent être discutables,
- Trouver des exemples personnels (non mentionnés par le philosophe), tirés de la vie quotidienne ou de ma culture générale, pour illustrer ses propos et souligner leur pertinence,
- Faire référence à un autre philosophe qui partage la même idée ou au contraire qui défend la thèse adverse, pour appuyer son opinion ou au contraire la nuancer.
Construire le plan et la problématique
Le plan est linéaire, sur le même modèle que le commentaire de texte à l’oral du bac de français. Il s’agit de distinguer plusieurs mouvements. Il faut distinguer 2 à 4 mouvements dans un extrait.
Petites astuces (attention, il ne faut pas toutes les appliquer, sinon il y aurait trop de mouvements !) pour t’aider à repérer les mouvements si tu n’as pas d’idée :
- distinguer la thèse, l’argument, l’exemple en tant que mouvements si chacun est assez développé et/ou différent de ce qui précède/suit, pour consister en un mouvement ;
- repérer l’organisation par paragraphe et distinguer un mouvement par paragraphe ;
- repérer les moments où le philosophe change de thème, défend une autre thèse …
Pour ce qui est de la problématique, il faut garder en tête que ce doit être une question à laquelle le texte et son explication répondent… N’hésite pas à formuler une question inspirée de ce modèle : « comment l’auteur démontre-t-il que [sa thèse] ? »
L'introduction
- amorce (je recommande de la faire en rapport avec le thème abordé, en énonçant une généralité sur ce thème : c’est le plus facile, et c’est toujours efficace) ;
- présentation de la nature du texte (nom de l’auteur, date, titre) ;
- résumé du texte et de la thèse de l’auteur (assez rapide, il ne s’agit pas d’en faire l’analyse ici) ;
- problématique ;
- annonce des mouvements du texte (en donnant les lignes !)
Le développement
Il n’est pas utile de distinguer des sous-parties. On va faire un paragraphe par mouvement du texte. N’oublie pas, dans chaque paragraphe, de commencer par son titre rédigé (pour simplifier, il faut simplement rédiger le nom du mouvement, donc résumer l’idée générale du morceau de texte que tu t’apprêtes à commenter). Ensuite, on va citer et analyser le texte à plusieurs reprises (pas tout le texte, simplement les moments les plus importants et qui vont être expliqués en détails).
La conclusion
- Je réponds à ma problématique
- Je rappelle les grands moments de mon argumentation
- Je fais éventuellement une ouverture (sur un autre texte abordant une thématique similaire, par exemple…) mais c’est facultatif et déconseillé (je risque le hors-sujet ou de mentionner quelque chose qui aurait dû apparaitre dans mon développement).